Bonjour David,
Je ne peux pas rester muet devant ce témoignage.

Ce n'est pas de la formation mais de la brimade qui plus est avec des adolescents (ce qui est encore plus grave).  
Ces pratiques, si elles sont vraiment avérées, sont dignes d'un autre temps et passibles de plaintes devant la hiérarchie.

Comme je le précisais précédemment, j'ai passé 36 ans dans l'institution militaire et dans l'arme de l'infanterie, JAMAIS je n'ai connu ce style de commandement d'un autre temps absurde qui n'a aucun but si ce n'est satisfaire l'égo un petit "chef".
L'aguerrissement est loin de s'acquérir de cette manière, il doit s'inscrire dans un objectif opérationnel en associant le personnel et surtout en expliquant tout l'intérêt .
En outre, l'adaptation dans ce nouveau contexte et la progressivité sont les points clés surtout aujourd'hui où la plupart des jeunes (surtout à 16 ans) ne disposent pas d'un niveau physique et d'un mental suffisants.
L'ordre serré, pour l'avoir entre autre enseigné, doit être répétitif mais court et selon une méthode pédagogique bien particulière en expliquant chaque geste, tout cela pour en acquérir les apprentissages.
C'est probablement l'œuvre de petits gradés à qui l'on donne des responsabilités sans formation préalable et surtout sans contrôle. Ce qui est scandaleux.

Lorsque j'étais chef de section en école de formation à Saint Maixent l'école, je formais des garçons et des filles.
Une année, le commandement m'avait confié l'expérimentation d'une section dont le niveau physique était inférieur à la moyenne.
A l'incorporation du bataillon (environ 300 élèves) le service des sports de l'école, après des tests physiques, sélectionne 32 élèves les plus faibles.
Ces élèves, au niveau physique en retrait, sont regroupés pour constituer une section comme les autres.
Cette section s'appelait la SEPA (Section à Entrainement Progressif et Adapté).
Avec mon encadrement, nous devions amener ces élèves à un bon niveau physique à la fin de la formation (7 mois) afin de les préparer à leurs écoles de spécialités.

Non seulement les résultats ont été excellents mais en plus au dessus de nos espérances.
En effet, la cohésion qui en a résulté a transcendé les aptitudes physiques de ces jeunes élèves créant une motivation qui a surpassé leurs petits camarades des autres sections.
A Saint Maixent, le stage se termine par un raid (avec l'armement, le sac à dos, etc..) de 3 à 4 jours sur 60 à 82 kms.
Nous avons été la seule section du bataillon à terminer à effectif complet.

Enfin, le vieux dicton militaire "réfléchir c'est commencer à désobéir" combien de fois l'ai je entendu.
Aujourd'hui les missions opérationnelles et l'isolement des combattants amènent surtout à réfléchir même au plus bas niveau de la hiérarchie.
Alors certes, il existe toujours des actes appelés "acte réflexes" et "acte élémentaires" qui ne demandent pas une grande réflexion préalable néanmoins si le chef n'a pas acquis la confiance de ses subordonnés en pratiquant une autorité intelligente et de proximité, il est fort à parier que les choses risquent de mal se passer.

Je vais m'arrêter là car je pourrais écrire des pages (en toute modestie) sur l'exercice de l'autorité.
C'était mon domaine.
Je suis désolé pour ton fils et en même temps scandalisé .....
C'est vraiment dommage, j'aurai bien aimé discuter avec lui.
 

Bonjour David, je ne sais pas si les préparations militaires existent toujours mais si c'est le cas cela permet peut être de rentrer dans le système un peu moins violemment pour nos bébés  Sinon bravo à lui d'avoir essayé, et nul doute qu'il a du côtoyer une population qu'il connaissait peu ou pas 

Merci Philippe de tes témoignages ! 

C'est vrai qu'on est au 21 ème siècle, et en ce qui me concerne ( incorporé en 77 - 08 ) on se rapproche du demi siècle ....

il a pu s'en passer des choses depuis    ...

Bah visiblement à l'ECOFUS ils avaient pas la même vision  
Quelques anecdotes:
- Garde à vous plusieurs heures en plein cagnard ou sous la pluie
- Brimades publiques sur les groupes derniers au classement sur les diverses épreuves
- Réveil à la grenade à plâtre lancée dans la chambrée, avec obligation de tout nettoyer et si de la crasse était trouvée on en prenais une deuxième
- Stage de 3 jours et 2 nuits paumés dans les bois sans aucune ration, ni pastille de chlore, ni briquet ou autre moyen de faire du feu
- Punitions physiques diverses (pompes, tractions, tours de terrain...)

et j'en ai oublié certainement...Je ne parlerai pas des petits bizutages entre collègues et règlements de comptes sur ceux qui manquaient d'hygiène, de respect ou qui perturbaient la bonne cohésion du groupe.

C'était en 1989, est ce que notre éducation et notre scolarité nous avais déjà suffisamment endurcis ? Est ce qu'on avais une mentalité très différente d'aujourd'hui ? Franchement je ne sait pas expliquer ce qui c'est passé en 34 ans. Mais il est certain que ce qu'ont subits les appelés et carriéristes de l'époque ne serai même pas envisageable aujourd'hui.
Pourtant, bizarrement avec le recul, j'en garde un très bon souvenir, de belles anecdotes, des amitiés aussi fortes qu'avec mon propre frère et surtout des compétences, une solidité morale et un savoir qui me sert encore aujourd'hui.

Qui de nous, à l'école, n'a jamais pris un coup de règle sur les doigts ? Une éponge ou une craie en pleine tronche ? Un petit tirage des cheveux au niveau des pattes ? Même le curé me faisait flipper quand il ce mettait en colère  
Tout ceci est impensable aujourd'hui, tu touche à peine à un gamin ou tu lui mets une mauvaise note et les parents sont devant le directeur pour flinguer le prof....

Bref autre époque, autres mœurs, autre jeunesse.... Bon allez, je vais faire mon vieux con réac   Oui c'était mieux avant  

Pareil, voir pire, mais c était en 71....

Pour ma fille, ils ont tout fait aussi pour tester le mental, le premier mois s est passé dans les Chambaran, marche de nuit, eau de douche glacée, parcours du combattant, séances de GAV interminables, et j en passe, en moyenne 4 sur 10 ont démissionné pendant cette période, quand elle est revenue, elle n avait quasiment plus de peau sur les pieds.

Je ne sais pas comment elle a fait pour tenir, quand des gars bien plus âgés et costauds pleuraient.

Bonjour Eric,
Comme avec une arme d'épaule mais il ne faut pas être une flèche ! 





C'était effectivement d'un autre temps.
Cela ne signifie pas pour autant que la formation militaire (surtout initiale) n'est pas physique et difficile moralement.
L'institution militaire conserve fort heureusement ses exigences.
Mais casser la mental d'un jeune de 16 ans par des brimades de toutes sortes risque d'avoir de répercussions bien plus graves.

Je forme comme j'ai été formé
C'est bien là le problème ......

Bonsoir David
Félicitations au fiston.

Bravo, trouver sa voie n’est jamais simple !

C’est en tout cas un beau métier. En plus il semblerait qu’il y ait des perspectives d’expatriation : Ukraine, Iran…

Ca fait plaisir de lire cela, quel réconfort, félicitations à ton fils

On oublie parfois de féliciter, de dire merci ou "je t'aime"...

Félicitation à ton fils et aussi au parent qui n'ont pas laissé tomber, il te remerciera plus tard.
Puis pour les 50 prochaines années il aura du job au le nucléaire.

Félicitations au grand. On dirait qu’il commence à construire sa vie

Les histoires qui finissent bien sont si agréables !!!