Merci de ces précisions Jean .
Quand tu écris
...l'effet aérodynamique exercé ....
Je pense que tu veux parler d'un effet
Hydrodynamique ...
Cela dit , dans les 2 cas, on est dans la mécanique des fluides , ...
la différence entre l' eau et l' air étant "simplement" ... la densité , non ?
Effectivement, comme tu l' écris, contrairement à une aile d'avion
... la dérive (ou la quille) est symétrique ...
Cela dit, si on veut "pinailler" un peu,

un voilier, surtout s'il va à faible vitesse, a quand même tendance à avancer "plus ou moins" en "crabe"...

Et donc,
S'il n' y a
pas de différence de pression sur chaque face de la quille puisqu'elle est symétrique, ...
il y aura quand même ( à de très faibles valeurs, j'en conviens ... ) une différence de pression entre les 2 faces, justement du fait de ce déplacement en crabe.
Mais pour en revenir à l' importance - que je suppose - de l' élément "vitesse" dans nos histoires de "modifications d' efficacité" d' un plan anti dérive, je pense que tu seras d' accord sur le fait que tout cela c' est de la mécanique de "portance"...
Je ne demande qu' à être convaincu, mais il me semble qu'il y a quand même "quelques" exemples qui semblent mettre en évidence le facteur "vitesse" .
Prenons les exemples suivants :
a)
l' avion ... qui va "voler" tant qu'il reste au-dessus d'une certaine vitesse .... si l' on réduit trop sa vitesse, et qu' il atteint sa "
vitesse de décrochage", ... on sait ce qui se passe ensuite

b)
en glisse nautique si je tracte une personne de 70 kgs
En Wakeboard, elle pourra "glisser" à partir de 25 km/h
En Bi Ski, il lui faudra un minimum de 30 km/h
En Mono Ski, la vitesse mini sera de 40 km/h
Dans ces 3 exemples, on part
d'abord d' un Wakeboard qui a une grande surface de portance
puis d'une paire de bi ski qui ont une surface moyenne
et enfin d'un mono ski qui a peu de portance
Et, ... moins on a de portance, et plus il faut aller vite pour éviter au pratiquant de s'enfoncer dans l'eau.
pour faire du "bare foot" ( glisse nautique pieds nus ) il faut ...
d'abord un plan d' eau exempt de la moindre épave flottant ou affleurant l'eau

une vitesse de
80 km/h environ pour un adulte ( après , c' est fonction du poids du gars et de sa pointure ... )
Pourtant, quelle que soit l' activité pratiquée, l' eau a la meme densité ....
Mais avec l'accroissement de la vitesse elle devient plus "dure" ...
Ceux qui ont pris une "gamelle" en Mono Ski aux environs de 50 km/h "rebondissent" 1 à 2 fois sur l'eau avant de s'enfoncer ...
Et si tu as chuté en Wake entre 25 et 35 km/h ou en Mono SKI vers 50 km/h , tu as certainement senti la différence
c) en voile , (
puisque selon ton pseudo on peut supposer que tu aies des compétences dans ce domaine. )
en simplifiant à outrance, on va dire qu' un voilier "normal" ne peut pas remonter à plus de 40° du vent.
cela dit, rien ne t'empêche de chercher à "caper" à l' excès et de border à mort tes voiles pour tenter de remonter à une allure de "près ULTRA SERRé" à 35°, voire 30° du vent ...
que va-t-il se passer ?
d' abord ta vitesse va chuter ( normal , .. pour une vitesse de vent "REEL" égale, la pression va diminuer sur les voiles )
mais surtout, ... tu vas de plus en plus dériver en latéral, puisque la quille aura MOINS d' appui dans une eau moins "dense" ( en apparence, bien sûr ) ...
et c' est là que l' on peut arriver au "paradoxe" suivant ...
Imaginons 2 voiliers en tous points identiques dans les mêmes conditions de vent ( et on part du principe qu' aucun bateau ne dévente l' autre ... )
l' un ( appelons le "
A" ) fait un cap à 30° du vent
et
l'autre ( appelons le "
B" ) fait un cap à 40° du vent ....
Si l' on ne se fie
qu' à l'angle par rapport au vent , il est évident que le bateau
A remonte mieux au vent que le "
B".
En revanche
sur l'eau "A" aura plus dérivé en latéral que "B".
Quand on remonte au près en régate ( si l' on fait abstraction des courants, des reliefs des cotes, de la maneuvrabilité du bateau etc ... ) celui qui va gagner, est le barreur qui aura trouvé le meilleur compromis entre
- la vitesse ( plus on "abat" vers le vent de travers, et
plus vite ira le bateau, .... mais ...
plus on rallongera la route à faire )
- le cap ( plus on "loffe" en serrant le vent et
plus on raccourcira la route , ... mais
plus on ralentira le bateau ... ) .
Dans les années 80 ( à vérifier ... ) des petits futés ont établi ce qu' on appelle le "VMG" ...
Ben oui comme ils parlaient anglais cela voulait dire
Velocity
Made
Good ....

Quoi ?

.... vous n' etes pas plus avancés ?

Ok , je vous aide ....
traduisons cela en bon français par "
gain de remontée au vent" ...
C'est a dire qu' ils ont réussi ( sans doutes après de sacrés calculs

) à déterminer le meilleur compromis entre le cap et la vitesse du bateau pour naviguer contre le vent...
Pour schématiser, c' est un peu comme si pour aller en voiture d' un point A à un point B, soit vous pouvez prendre
( données non scientifiques, c' est juste pour l' exemple )
- 15 km de chemin de terre
- 30 km de route départementale
- 80 km d' autoroute ou vous pourrez rouler à 130
Ceux pour qui il importe de faire le moins de km ( et ont un dos en bon état et le véhicule adapté ) opteront pour les chemins de terre
Ceux qui ont mal au dos et une voiture avec peu de garde au sol et veulent mettre le moins de temps possible choisiront peut etre l' Autoroute
et d' autres préféreront la route départementale plus confortable et ... dépourvue de péages .....
Pour en revenir aux explications de notre ami Safran.... OK pour la subtilité entre le vent relatif et le vent réel

...
... on perçoit le vent relatif qui est la composante entre le vent réel et celui lié au déplacement du bateau ...
Pour conclure, j' ai
l'impression 
que la vitesse influe sur l' efficacité d' un plan anti dérive (
dans l' "espace" sur l' eau et non
par rapport à un angle ) , mais si l' on m'explique avec des images simples que ce n' est pas le cas, .. ça ne me dérangera pas de changer d' avis

P.S.
Bravo aux courageux qui ont eu la constance de lire jusqu'au bout .....
( Un conseil , ... Ne regardez pas votre montre, ... vous etes déjà en retard

)