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SECTION BATEAUX A MOTEUR - C'est ici que ça se passe ! => LE COIN DU CROISIERISTE, LA VIE A BORD DE SON BATEAU ! => Discussion démarrée par: ski wake le 10 Février 2019 01:43:36



Titre: Le travail des carènes, de l'étrave, de la coque, nos réflexions
Posté par: ski wake le 10 Février 2019 01:43:36
oui, mais ca augmente le moment d'inertie, et donc le tangage

OUI bien sur , mais j' ai l'impression que cela aura moins d' effet en navigation déjaugée comparée à un voilier…

C'est sur qu'en nav ( surtout à voile ) il vaut mieux centrer les poids …

pour un bateau à moteur, en pratique, je ne sais pas si c'est aussi important …
et là encore si on compare un voilier avec une vedette ( qui plus est , .. bi motorisée … )

a l' arrière de la vedette on a 1 ( voire 2 ) moteur(s)  avec les transmissions " Z drive " …
alors que pour le voilier , dans la majorité des cas , …
- on n' a qu' UN SEUL  moteur
- il est bien moins lourd que celui d'une vedette ,
- celui ci est nettement mieux centré car TRES eloigné de l' AR du bateau  ( ** ) et il n' y a pas d'embase Z drive  ( ** )

 ( ** ) A propos de voilier et .. d'embase Z DRIVE … lisez ce qui suit  


Cela dit, toute règle a ses exception .... et au salon Nautique de Paris en Janvier 1966 est apparu un bateau pas ordinaire qui sortait de bien des "sentiers battus"  :-\

Aujourd'hui , on dirait qu' il s' agirait d' un "concept" plutôt innovant ...  :-*

Et si l' on remet cette démarche dans son époque, ...
c' était révolutionnaire  ^-^ , voire , .. iconoclaste  aa  en fonctions des "règles" que je vous ai décrites précédemment concernant les puissances des moteurs de voiliers  ...

Le voilier, car c' était bien d' un voilier qu' il s' agissait, avait pour nom "La BETE" ( ne riez pas dans fond !  :(, c' est le nom authentique ! )

(http://www.pccreation.net/dm/photos/20151228011500.JPG)

voila à quoi elle ressemblait

(http://www.pccreation.net/dm/photos/20151228011541.JPG)

Avez - vous remarqué LE détail insolite  ?

La transmission du moteur est un "Z drive" ...
et quant à sa puissance .... lisez vous même, sinon vous risquez de ne pas me croire   ;)

(http://www.pccreation.net/dm/photos/20151228011813.JPG)

OUI , vous avez bien lu, pour une coque de 10 m de long déplaçant 4,5 T, la motorisation de l' essai etait un 225 Cv   ^-^

le journaliste estimant qu' un  moteur de 1oo cv aurait donné les mêmes résultats , car si la carène était plutôt de type "planante" ...
la prise au vent de la mature et du gréement était loin d' etre neutre et faisait une joie résistance à l' avancement   :-\

Cela dit , mon père avait été intéressé et nous avions visité ce bateau pour le moins insolite ... et qui "dénotait" du classicisme convenu de l'époque ...
Mon Père avait été séduit par le faible tirant d' eau du bateau ( dérive relevée ) qui lui permettait de s' échouer bien plus facilement qu' un "quillard"

  (http://www.pccreation.net/dm/photos/20151228012827.JPG)

Cette citation est extraite de ce fil de discussion ... plutot .. insolite  !  ^-^ ^-^ (http://veradoclubfrance.smf-fr.org/La%20plaisance%20--%20Années%2060%20-gt-%2070%20-%20juste%20après%20les%20dinosaures-%20quoi%20%20--%20%20-%20-topic-4198-60.html#quickreply)

Il y a eu quelques exemples de voiliers dotés de gros hors bord permettant .. la pratique du ski nautique …
Mais bon, disons que le concept était .. "marginal"  …  :P

 


Titre: Re : Le travail des carènes, de l'étrave, de la coque, nos réflexions
Posté par: Kalango le 10 Février 2019 02:00:28
Je pense que ce poids à l'avant et à l'arrière est, bateau bien trimé, à l'origine du tangage observé à la moindre petite vaguelette rencontrée. Il suffit d'une petite perturbation pour que l'oscillation générée ait du mal à s'amortir du fait du moment d'inertie.

Après, je suis d'accord avec toi, il vaut mieux avoir le bateau dans ses lignes. Quand il s'enfonce de la poupe sous le poids des moteurs (et des batteries :)), il n'y a pas 36 solutions. Mettre du poids à l'avant.


Titre: Re : Le travail des carènes, de l'étrave, de la coque, nos réflexions
Posté par: ski wake le 10 Février 2019 02:21:19
Je pense que ce poids à l'avant et à l'arrière est, bateau bien trimé, à l'origine du tangage observé à la moindre petite vaguelette rencontrée. Il suffit d'une petite perturbation pour que l'oscillation générée ait du mal à s'amortir du fait du moment d'inertie.

OUI, nous sommes d'accord, tout excès de poids à l' avant d'un bateau à moteur peut favoriser ( ou générer ) du "marsouinage" ...

Cela dit, je ne connais pas le poids de ce bateau , mais mettre 150 kgs à 2 mètre de la pointe AV  ne doit pas jouer dans de grandes proportions me semble-t-il …


Titre: Re : Le travail des carènes, de l'étrave, de la coque, nos réflexions
Posté par: Kalango le 10 Février 2019 11:50:47
Tu as raison.
Le moment d'inertie est proportionnel à la masse et au carré de la distance, et donc la période d'oscillation non amortie est proportionnelle à la distance et à la racine carrée de la masse, mais inversement proportionnelle couple de rappel (archimède).  

Donc sur une grosse coque, tu peux raisonnablement charger l'avant sans modifier notablement le comportement de tangage.


Titre: Re : Le travail des carènes, de l'étrave, de la coque, nos réflexions
Posté par: ski wake le 10 Février 2019 13:07:57
Eric,
on peut sans doute ajouter à cela que dans le cas d'un voilier, il y a d'autres différences notables telles que
- bien plus de poids dans les hauts ( entre la mature, les voiles enroulées, tout le haubannage )
- un poids de quille non négligeable pour assurer une "raideur à la toile".

C'est ce qui fait qu'aux allures de près ( lorsque l'on "remonte" en zig zag contre le vent … ), …
pour peu qu'il y ait un peu de clapot ( voire de vagues , selon la taille du bateau  .. )
on dit que certains voiliers "plantaient des pieux"  ^:( tellement leurs mouvements de tangages avaient d'amplitude  :(  
ces mouvements "alternatifs" "consomment de l'énergie" et font donc perdre de la vitesse…

C'est fort de ce constat que Michel MALINOVSKI  avait conçu un premier bateau assez léger, plutôt fin, sans trop de portance à l' avant pour "percer" les vagues plutôt que de les escalader , c'était "KRITER V" avec lequel il se fit battre de 98 secondes lors de la première route du Rhum en 1977 …
Il alla plus loin dans la démarche avec KRITER VIII plus long et dans le même concept.

il faut aussi savoir que la longueur à la flottaison est un ( des ) facteur(s) favorisant la vitesse pour les voiliers …
c'est en partant de ce principe, que Jean Yves TERLAIN conçu ( avec l' architecte Dick CARTER ) un voilier de … 39 m de long  " VENDREDI 13 " qui arriva 2eme de la transatlantique en solitaire de 1972 … derrière Alain COLAS sur le trimaran PEN DUICK 4
Ce qui amena Alain COLAS pour la transat suivante de Juin 1976 à concevoir ( avec l' architecte Michel BIGOIN ) le Club Méditerranée de 72 m de long ...

Dans le cas du marsouinage, en dehors de l' aspect "poids" ( aux extrémités ) , si cela est variable en fonction de la forme de la coque , c'est surtout car il s'agit d'une question de portance …
lorsque celle - ci se fait trop en arrière, il y a un moment où cela se déséquilibre , ce qui fait qu'il n' y a plus assez de portance pour la partie AVANT … qui donc "plonge"  :(…

Lorsqu'elle plonge , il se crée une forte augmentation de la portance qui va donc soulever l' avant ....  ;)
mais en entrainant un soulèvement exagéré  :-X ... qui dans quelques instants va recréer une force vers le bas supérieure à la portance qui est en train de diminuer ...
et ainsi de suite ...
et voilà comment se crée le phénomène de marsouinage.

C'est bien pour cela que pour mettre fin au marsouinage ,
à priori ....
il est plutot conseillé dans un 1er temps de baisser un peu le trim, suffisamment en fait pour que la portance soit mieux répartie sur la longueur de coque …
En ralentissant , on peut obtenir globalement le même résultat puisque la portance diminuant, ( et le bateau s'enfonçant ) elle va donc se répartir sur une plus grande longueur...

On pourrait penser que durant une période de marsouinage, en accélérant , cela donnerait en théorie plus d'appui / portance ...
c'est sans doute vrai en théorie si l' on pouvait accélérer de manière très brutale et puissante ...
En pratique, on se rend compte au contraire que l'on va donner encore plus d'amplitude  au lever / piquer du nez du bateau ,par un phénomène d'inertie  …

Bien sur, dans mes exemples ci-dessus, je pars du principe que le plan d' eau est parfaitement plat …
Evidemment que sous l'effet d'une houle, il y aura plein de facteurs qui vont jouer en + ou - … par exemple
- le "FETCH" ou la distance entre chaque crète de vague ; quand on navigue au large, on peut se rendre compte parfois d'une grande distance qui sépare 2 vagues ( bien supérieure à ce que l'on connait à proximité du rivage )
- si on navigue dans le sens de la houle on face à la houle
- la hauteur de la houle
- etc  ... .

Selon le profil de la coque ( + ou - en "V" ) , sa longueur, le poids de celle-ci, sa vitesse ...  cela pourra + ou - influencer sa tendance au marsouinage  …  ;)
 
Je n' ai jamais fait de physique de ma vie … mais ce sont des constatations que j' ai pu faire pendant "quelques" années de navigation.


Ce que j'ignore, c'est la différence de hauteur de centre de gravité entre
- un voilier monocoque "classique" ( Quillard ) avec un grand tirant d'air ( le mat ) et un "moyen" tirant d' eau ( la quille ), et
- un bateau à moteur avec un tirant d'air bien plus réduit ( limité au fardage de la cabine ou du fly bridge éventuel ) , et meme chose pour le tirant d' eau limité à l' embase éventuelle ( ou la ligne d' arbre avec le gouvernail ) ; bien que dans le bateau à moteur, il y ait plus lourd de .. moteur   :P
  


Titre: Re : Le travail des carènes, de l'étrave, de la coque, nos réflexions
Posté par: ski wake le 10 Février 2019 13:24:15
il y aurait sans doute beaucoup à dire sur le "travail" des étraves …  ;)

entre les rostres, les etraves perce vague, les étraves plus ou moins tulipées ou rondes, etc  …

cela vaudrait sans doute le coup de créer un fil de discussion dédié …  :'(  ?


C'est le genre de dossier sacrément complexe …  ^-^  un peu comme à propos des hélices  et / ou des formes de carènes   :P   


Titre: Re : Le travail des carènes, de l'étrave, de la coque, nos réflexions
Posté par: Farniente le 10 Février 2019 22:07:24

Michel tu ne peux pas comparer un voilier et un bateau à moteur
Non seulement les coques sont totalement différentes mais la motorisation aussi  ;)
Sur une coque planante il me semble que seul le dernier tiers reste dans l'eau pour que minimiser  la surface et augmenter le rendement

Je me posais juste la question Parce que j'étais surpris de trouver le réservoir d'eau et les batteries de services à cet endroit.
Mais le modèle, le NC, celui dont on parle il me semble être plutôt un hybride entre le trawler  et la vedette. Il se peut que ceci explique cela



Titre: Re : Le travail des carènes, de l'étrave, de la coque, nos réflexions
Posté par: bataclo le 11 Février 2019 07:13:26
Je compile ici les remarques formulées sur un autre sujet, afin de donner plus de lisibilité à celui-ci et de ne pas dénaturer l'original orienté sur le NC33 de Marc