ski wake
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Michel
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« Répondre #39 le: 29 Mars 2021 19:29:04 » |
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L'étrave ayant été détériorée, le bateau va etre examiné dans une zone où il ne risquera pas de compromettre la navigabilité du canal A Part çà, ci-dessous un article du PARISIEN nous parle de la Cie Néerlandaise ( réputée ) qui s'est occupée des opérations .... Du Koursk au canal de Suez, Smit Salvage, championne des missions de sauvetage impossibles
L’entreprise, spécialiste des sauvetages de navires en détresse, a pris le relais des autorités du Canal de Suez pour débloquer le porte-conteneurs Ever Given. Les experts de la mer à la rescousse. Après deux jours d’infructueuses tentatives de déblocage, les autorités égyptiennes, mobilisées depuis mardi sur le Canal de Suez bloqué par le navire Ever Given, ont passé le relais à une entreprise peu connue du grand public, mais considérée comme une référence en matière de sauvetage dans le milieu : Smit Salvage.
La société néerlandaise, filiale du groupe de dragage et d’aménagement portuaire Royal Boskalis Westminster depuis 2010, est en effet spécialiste des navires en détresse. Fondée en 1842 aux Pays Bas, Smit Salvage dispose aujourd’hui de plusieurs « bases d’intervention d’urgence » à Rotterdam, Houston, Le Cap et Singapour. « C’est une entité unique, capable d’opérer dans le monde entier. Elle a beaucoup travaillé dans le business du pétrole, puisque les grandes plateformes, qu’elles soient flottantes ou posées au fond des océans, nécessitent des capacités spéciales », nous résume Sal Mercogliano, professeur d’histoire à l’Université Campbell, en Caroline du Nord, aux Etats-Unis. « On ne voit que les sauvetages les plus durs, mais toutes les deux semaines, un vaisseau rencontre un problème, coule, ou a un feu à bord », rappelle le spécialiste de l’histoire maritime.
Dans l’histoire de Smit Salvage, le fait d’armes le plus marquant reste la récupération de l’épave du sous-marin nucléaire russe Koursk, qui a coulé en 2000 lors de manœuvres en mer de Barents, causant la mort des 118 membres de son équipage.
Le groupe néerlandais a également participé aux tentatives de sauvetage du pétrolier Prestige, qui a sombré en 2002 au large des côtes espagnoles, laissant échapper 63 000 tonnes de fioul épais en mer. La même année, Smit Salvage a été impliqué dans la récupération du navire norvégien Tricolor, qui a coulé au large du port français de Dunkerque avec une cargaison de milliers de voitures. En 2011, il a réussi à déconstruire le TK Bremen, un cargo maltais échoué sur une plage protégée du Morbihan, en France, sans polluer ni détruire le site. Plus récemment, en septembre 2020, Smit Salvage a aidé à éteindre un incendie massif sur un pétrolier en détresse, le New Diamond, au large des côtes du Sri Lanka.
Si l’entreprise maîtrise si bien ces sauvetages de haute volée, c’est parce qu’elle compte dans ses rangs une multitude d’experts maritimes chevronnés. « On a des ingénieurs architectes navals, des ingénieurs maritimes (à la fois pour les modélisations, le génie physique et mécanique), des marins pour comprendre la manutention et les manœuvres, ainsi que des plongeurs, des chimistes, et tous les rôles intermédiaires », liste l’expert maritime sud-africain Nick Sloane, qui a travaillé pour le groupe néerlandais, interviewé par le professeur Mercogliano et le média spécialisé gCaptain sur sa chaîne YouTube dédiée.
Ces profils chevronnés savent souvent mélanger les spécialités. Nick Sloane évoque par exemple la présence de plongeurs devenus opérateurs de petits sous-marins, de plongeurs techniciens devenus pilotes de drones, ou encore des plongeurs mécaniciens ou électriciens. Reste un prérequis pour tous ces professionnels : avoir les épaules bien solides. « Sous l’eau, le bruit de l’acier, le stress, le cargo qui bouge, certains n’aiment pas ça, ils préfèrent observer de beaux poissons sous des barrières de corail », plaisante ce « maître de sauvetage » qui a notamment renfloué le Costa Concordia en 2013, un an après son naufrage faisant 32 morts (le groupe Smit Salvage avait d’ailleurs été chargé de récupérer 2 200 tonnes de carburant dans ses réservoirs).
Les sauveteurs, dépêchés en urgence dans n’importe quelle région de la planète, se rassemblent autour d’un « maître de sauvetage » (le plus souvent, un ingénieur architecte) chargé de coordonner l’opération. Manager, ingénieur, coordinateur, conseiller : ce « Salvage Master », en anglais, doit enfiler multiples casquettes pour gérer des collaborateurs sous pression. « On a des accros à l’adrénaline dans l’équipe, et il faut souvent les calmer », avoue Nick Sloane. Et quand les autorités et gouvernement locaux s’en mêlent, « ils doivent aussi être un peu des politiciens pour travailler avec tout le monde », complète Sal Mercogliano.
Pour ces grands travaux, les sauveteurs déploient les grands moyens. Smit Salvage se vante notamment de disposer de diverses pompes submersibles, de pinces coupantes surpuissantes, des chambres de décompression, de sonars, de grues pouvant être installées sur des barges et de bras flottants empêchant la propagation du pétrole en mer. Sans oublier les nouvelles technologies. « Aujourd’hui, on utilise des drones, des robots sous-marins téléguidés » pour faire des inspections sous-marines complètes, précise Nick Sloane.
Mobiliser de telles équipes hyperqualifiées a un coût. A ce stade, impossible de savoir à combien s’élève la facture du sauvetage de l’Ever Given - encore en cours ce dimanche -, même si elle se chiffrera forcément en millions, voire plus. « Pour le Costa Concordia, couché sur son flanc, l’opération avait coûté 1,2 milliard de dollars. Pour le Canal de Suez, ça pourrait ne pas coûter autant, puisqu’on n’a pas besoin de redresser un vaisseau tout entier. La différence, c’est qu’il n’y avait pas de limite de temps pour le Costa Concordia (son renflouage a pris un an, NDLR), alors que là, il y a une pression pour rouvrir le canal. Ce qui signifie plus de matériel à mobiliser, plus de talents, qui doivent arriver à toute vitesse, consommant donc plus de carburants, et donc plus de coûts », résume le professeur Mercogliano.
Contactée, la société Smit Salvage a répondu ne pas communiquer « vu les circonstances ». Rares sont les compagnies et acteurs impliqués dans de telles opérations à s’exprimer en direct - ce dimanche, on ne connaît d’ailleurs toujours pas le nom du capitaine de l’Ever Given, ou qui compose son équipage. « Ils ne veulent rien dire publiquement pour éviter toute déclaration qui pourrait être utilisée contre eux pour des réclamations aux assurances », explique Sal Mercogliano.
C’est l’autre grande bataille qui s’ouvrira, une fois terminée celle de Smit Salvage...
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