Je rejoins ton avis, lorsque la mer est défoncée on ne peut pas améliorer au risque de tout péter à bord et on surconsomme .... en attendant de meilleures conditions.
Ce n'est pas tout à fait exact, même si ce n'est pas tout à fait faux.
Ce n'est pas tout à fait faux, car c'est notre expérience, quand on accélère dans les vagues, ça tape, ça grince, ça vivre, ça ... dégueule, bref on ne peut pas accélérer ad libidum.
Ce n'est pas tout à fait exact, car l'hydrodynamique nous apprend qu'il y a 2 principales sources de résistance à l'avancement de la coque. La première c'est le frottement visqueux de l'eau. C'est celle à laquelle on essaie d'échapper en partant au planning et en réduisant ainsi la surface mouillée. Cette résistance reste néanmoins proportionnelle à la vitesse, et à un moment, la puissance propulsive compense juste la puissance dissipée par cette résistance de frottement, le bateau n'accélère plus.
La deuxième résistance, c'est la résistance aux vagues. Les vagues, c'est essentiellement un transport d'énergie, et quand un obstacle se dresse en travers des vagues, il doit fournir de l'énergie pour au mieux rester sur place. Donc face aux vagues, le rendement ne peut que baisser, sauf à sauter de crête en crête, mais dans ce cas on ne recherche plus forcément l'économie.
Le rendement optimal dépend des conditions de mer, à la fois pour des questions de confort et d'hydrodynamisme.
Comment le déterminer pour une condition de mer donnée ?
La méthode graphiqueOn note à différentes vitesses acceptables pour le "confort" la consommation horaire. On trace un graphique avec les vitesses (V) en en nœuds ou en km/h en absisses (sur l'axe horizontal) et la consommation horaire (C) (en l/h ou gal/h) en ordonnées (axe vertical). On trace donc la courbe qui peut avoir un décrochement assez fort lors du départ au planning.
On prend ensuite une règle qu'on pose sur l'axe horizontal. On fait ensuite pivoter cette règle autour de l'origine, le zéro du graphe, jusqu'à ce que la règle tangente la courbe. On note ce point de tangence, vitesse et consommation. Ce point correspond au plus petit rapport C / V, et donc au plus grand rapport V / C qui n'est autre que le rendement en nautique (ou km) par litre (ou gallon).
Mais comme il faut multiplier ces courbes pour différentes conditions de mer, ce n'est pas très pratique, hormis pour ceux qui planifient de longues navigations.
La méthode du chefDans la pratique, le mieux, comme l'indique le chef (c'est pour cela qu'il est chef), c'est d'afficher le rendement sur le traceur et de trouver l'optimum du jour...
Mais ça reste bien d'en avoir une vague idée avant de rencontrer des conditions de mer éloignées du lac miroir ("Dis papa, il est encore loin le port ? - tais-toi et rame").