Épisode 12 –
Bara'Gwin – G69J’arrive au bout de cette grande ligne droite que je dessine soigneusement à la main depuis maintenant près de 45 nautiques.
Les traces de la civilisation finissent par apparaître à l’approche de Quiberon que je laisse deux nautiques sur bâbord. Avec un peu de concentration, on arrive à distinguer au loin la jetée de Port Maria. Au-dessus, les petites maisons aux toits d’ardoise et le clocher qui les surplombe évoquent le souvenir d’un passé glorieux de remier port sardinier français. Un peu plus loin, c’est le sable de la Grande plage qui brille sous le soleil. C’est un petit coup de pinceau, horizontal et argenté, qui sépare la façade blanche des immeubles du bleu de la mer. Puis la forêt reprend peu à peu ses droits jusqu’au célèbre centre de thalasso qui marque la fin, sinon l’aboutissement, de la civilisation. Ensuite, et ce n’est pas plus mal, la côte continue et s’échappe dans la forêt, et alors qu’elle semble finalement s’interrompre un peu plus loin, elle ressuscite dans un bosquet avant de s’évanouir définitivement, cette fois, entre le bleu de la mer et le bleu du ciel. C’est la pointe du Conguel, une presqu’île au bout de la presqu’île, comme une mise en abîme, seule source de vertige dans ce paysage que les vents d’hiver ont laissés sans colline ni falaise, et qui se prolonge sur les cailloux encore cachés de la chaussée de la Teignouse.
Photo 113 - Quiberon, le port de pêche, la Grand plage De l’autre côté, sur tribord, dans cette lumière de fin d’après-midi, Belle-île cache dans ses falaises ses trésors que sont le Palais et Sauzon. Même à cinq nautiques, même à contre-jour, elle n’en est pas moins belle. Elle flotte sur l’océan, majestueuse. Au loin comme ça, elle est un peu comme cette rose en bouton qui garde encore en elle son parfum, mais qui n’en est pas moins déjà une rose. Alors tant pis si ce soir nous n’emportons que le souvenir de son parfum délicat; celui, floral et chaud, de ses prés verts, celui, vif et iodé, de ses rochers bruns, tous deux unis dans le mouvement incessant des vagues. Car ce soir, nous tournerons à gauche, nous emprunterons le passage de la Teignouse pour relâcher une nuit à port Haliguen.
Photo 114 - Belle île, Le passage de la Teignouse d’abord. Comme pour beaucoup d’entre nous, il me rappelle le hauturier. Car en empruntant ce passage, on entre de plain pied dans la carte 9999 du SHOM, celle qui ne sert qu’à passer le hauturier.
On critique, souvent à raison, le permis hauturier. En effet, on nous demande de savoir tracer des triangles quand dans la vraie vie des droites suffisent, n’est-ce pas ? L’espoir de son utilité pourrait provenir du compas en laiton qu’on nous demande d’acquérir à l’occasion, en se disant, c’est vrai, en naviguant loin, les droites deviennent des grands cercles. Mais on se rend vite compte que ces compas ne servent qu’à faire des trous dans la carte. Mais pas sûr que ça convienne à nos trouyauteurs du fofo.
Et bien moi je dis qu’on a tort de critiquer ce hauturier.
Parce qu’on quand on y pense, le hauturier, c’est pour partir à la découverte d’autres horizons. Drndele en Croatie, Ak. ar Bogazi en Grèce, ou plus loin en Chine Zhi Zhou Shan Dao… On le voit, il est nécessaire, sinon indenspensable, de développer sa capacité d’apprentissage des langues étrangères. Et c’est justement l’objectif de la carte 9999, permettre de se repérer rapidement au milieu de toponymes à consonance barbare.
On commence doucement avec la Teignouse qui n’est pas loin de sonner franchouillard, mais ça se corse , si je puis dire, rapidement avec Hoarn-Marnh, Iniz en Toull Bras qu’il ne faut surtout pas confondre avec Iniz en Toull Bihan, etc. Pout tout vous dire, j’avais fait l’impasse sur la révision du triangle. Je m’étais concentré sur ces noms barbares. Et ce fut la clé du succès. J’avais à peine lu l’énoncé de la question qui commençait par vous partez d’un point situé à 1 nautique au sud de Men Er Beleg que je savais déjà que j’arriverais à proximité d’En Dourel Du 28 minutes plus tard. C’était plié.
Photo 115 - Extrait de carte du passage de la Teignouse Mais revenons à la la question existentielle du moment. Ce n’est plus de trouver ce troisième vers qui m’agace à vouloir ne pas venir. C’est de savoir à quelle heure s’arrête cette ligne droite entamée à 17 h 27. Oui, je sais, il suffirait de regarder où se trouve le waypoint sur le traceur (quel waypoint ?), ou au pire de regarder où se trouvent les bonnes cardinales. Mais chez moi, à ce moment précis, c’est l’hémisphère bâbord qui prend la main pour une petite séance de calcul mental. Il rassemble les données : 47 nautiques, courant suffisamment faible avec ce coefficient de marée pour être négligé (0,3 noeud, de face de surcroît), dérive due au vent nul quasi nulle : l’âge du capitaine n’intervenant pas, ça devrait être facile. Et pourtant ! ce qu’on ne vous apprend pas au hauturier, c’est qu’au large on peut croiser des dauphins qui nécessiteront des arrêts que, bien sûr, submergé par l’émotion que l’hémisphère tribord ne contrôlera pas, on n’aura pas chronométrés. Bon OK, du côté temps, c’est pas génial, voyons si du côté de la vitesse... Pas mal, entre 22 et 24 noeuds… On va quand même pas chipoter...
Sauf que.... À 24 noeuds, on fait 60/24, c’est à dire 5 x 12 / 2 x 12, soit 1 nautique en 2 minutes 30… 48 nautiques en deux heures, 47 nautiques, c’est donc 1 h 57 et des bananes; à 22 noeuds c’est 11 minutes de plus ! Les arrêts. Combien déjà ? Deux ? Trois ? combien de temps ? Bref, je sais quand il faut tourner au mieux à un quart d’heure prêt : à proximité des cailloux, je dois reconnaître que ça fait un peu marin du dimanche. Et non, être dimanche aujourd’hui n’est pas une excuse…
Heureusement pour mon ego, j’ai noté l’heure au passage des Birvideaux : 19h16. Des Birvideaux à l’axe de la Teignouse 9 nautiques et demi plus loin, c’est 23 ou 24 minutes à 24 nœuds. À 23 nœuds, ça doit être 23 minutes et 22 à 22 nœuds... euh, non, ça marche pas comme ça ! Allez, hop ! c’est décidé. Virage à 19 heures 38. Sans doute un poil trop tôt, mais en tournant un peu avant sur un cap intermédiaire, je vais me rapprocher de la cardinale sud Goué Vas sud, que je ne vois pas encore, et de l’axe du passage. Il y a bien une bouée pas très loin, mais je ne suis pas sûr de son identité. Effectivement, après quelques instants, j’identifie rapidement Goué Vas sud? Derrière elle, j’aperçois la latérale bâbord Goué Vas Est. Dans le soleil, elle n’est pas très rouge, mais je discerne assez bien son voyant cylindrique, et comme c’est la seule dans le coin… Ensemble, ces deux bouées délimitent le bord ouest du passage. Une petite baïonnette à droite, je me recale sur le passage et me dirige à 20 noeuds vers cette bouée latérale.
J’ai désormais un peu de temps pour regarder autour de moi. Et c’est la surprise : autour de moi, pas un seul de ces cailloux pourtant bien présents sur mes cartes. Nous sommes une heure avant la marée basse, il y a seulement 1,8 mètre d’eau au-dessus du zéro, sans doute même un peu moins, l’anticyclone écrasant l’eau sur le fond. J’ai l’impression d’être sur un lac paisible. Pas un seul remou ni de brisant visibles qui trahiraient ces roches disparues, rien qu’une eau plate et bleue. Qui a volé les cailloux ?
Photo 116 - Le passage de la Teignouse, sans cailloux Photo 117 - Le passage de la Teignouse, sans cailloux Devant moi, sur son rocher, le phare de la Teignouse se détache doucement. C’est une cabane blanche flanquée d’une tour blanche couronnée d’un bandeau sans doute rouge. Il n’a certes pas la majesté de Cordouan, mais sur son trône, le phare règne ici avec autorité sur l’entrée de la baie de Quiberon. Quand je serai plus près, je verrai que la cabane est en réalité une grosse tour blanche, basse, surmontée d’une tour de plus petit diamètre qui porte la lanterne. Un cabanon apparaît quelques pas plus à l’est.
Photo 118 - Le phare de la Teignouse, en entrant par le sud du passagePhoto 119 - Le phare de la Teignouse, avant de virer vers St Gildas J’avance en direction du phare. 19h42, la latérale tribord Goué Vas Est est sur mon travers, la bâbord encore devant moi. Il faut tourner. Cap 067. Je cherche le clocher de St Gildas à l’horizon. De l’autre côté de la baie, St Gildas baigne dans un halo doré. Je ne vois pas grand chose en fait. Ah si, peut être, là-bas, un truc un peu plus haut dans la brume. Oui, c’est au bout du bon cap. Pas totalement convaincu, mais ce n’est pas grave. On fera comme si, puisque ça me fait passer entre les deux latérales que pour le coup je vois très bien. J’aurais dû prendre les jumelles. Ah, finalement, non, en y regardant bien, je me dirige en fait tout droit vers la prochaine latérale tribord. Je me recentre en visant, toujours au 067, le milieu des balises Basse Nouvelle et NE Teignouse.
En plus des jumelles, j’aurais dû prendre aussi la carto du coin. Je jette un coup d’oeil sur mon traceur. Visiblement, il s’est libéré de toute contrainte géographique. Il réinvente la Bretagne, se lance dans une grosse impro aux sonorités heureusement plus jazzies que rock. Il affiche un gros bloc jaune pâle sur mon tribord, là où, par dessus le franc bord, je ne vois que du bleu. Pris quand même d’un léger doute, je consulte la carte papier qui, elle, s’habille de blanc et de bleu, s’autorisant tout de même une très légère touche de fantaisie en piquant quelques étoiles dans le bleu. Entre l’élégance classique de la grande dame qu’est le SHOM d’un côté, et l’esprit avant-gardiste de la jeune Navionics de l’autre, je trace ma route au milieu, les yeux grand ouverts sur ce qui est encore un miroir à peine dépoli.
Photo 120 - Un traceur dans la Houate Il est 19 h 48, je passe entre les dernières latérales du passage, j’attends un peu avant de prendre vers le nord, puis vers l’ouest, pour enrouler à distance le phare toujours sur bâbord. Je passe à proximité de la cardinale sud du banc de Quiberon. Petite séance photo, oups… ne pas aller trop vers le nord en lâchant la barre… rester au sud du banc. Petit virage, et enfin cap en direction de Port Haliguen qui se trouve désormais face à moi à contre-jour. Le phare de la Teignouse passe sur bâbord, tout comme les deux îles jumelles d’Iniz en Toull Bras et Iniz en Toull Bihan que vous savez qu’il ne faut pas confondre… Thierry ne le sait peut être pas, mais ces deux îles ont été baptisées en son honneur...
Photo 121 - Le phare de la Teignouse, vue du nord Photo 122 -La Sud du banc de Quiberon, par le tribord Photo 123 - Les île Iniz en Toull bihan et en Toull bras C’est étrange. Il y a quelques minutes encore, je naviguais sous ce soleil qui m’a accompagné tout l’après-midi. Et puis j’ai tourné vers l’ouest. Le ciel qui était bleu jusque-là a pris cette teinte plus chaude et le soleil que je croyais encore haut dans le ciel était déjà bas sur l’horizon. Comment ai-je pu perdre la notion du temps alors que depuis 15 h 15, je décompte les minutes ? 15, 27, 03, 19, 45, 16, … Comme un funambule sur mon cap, Tous ces instants sont devenus des points sur un instrument de navigation. Le temps, lui, s’est arrêté.
Sur ma gauche, c’est désormais le bout de la presqu’île, ses maisons, ses arbres, ses rochers. Une plage. Devant, la masse sombre de la digue de Port Haliguen laisse dépasser le mât des voiliers qui y ont trouvé refuge dans cette tempête de ciel bleu. C’est l’heure de sortir les pare-bats que j’avais rangés à Bénodet il y a déjà si longtemps et de préparer les amarres.
Photo 124 - Port Haliguen Je me fais doubler par un White Shark. Je suis un peu surpris de constater que ces bateaux naviguent : j’avais compris qu’ils avaient un problème grave de réservoir les en empêchant. Comme quoi il faut toujours se méfier de ce qu’on lit sur les forums, même sur le meilleur d’entre eux.
Photo 125 - On ne nous dit pas tout Un petit coup de bigo sur le 9 pour m’annoncer, et quelques minutes plus tard, j’entre dans un port bien calme où j’attends, dans le bassin à l’entrée, la personne de la capitainerie qui doit me rejoindre. Immobile, je sens alors la chaleur sub-caniculaire envahir le bateau. L’accueil est très sympathique, le paiement se fait par carte sur l’eau. Il est juste perturbé par le sillage d’un abruti qui n’a pas encore compris le fonctionnement de sa manette de gaz, au grand désespoir de l’employé du port initialement debout dans sa barque mais brutalement assis par la force des choses.
Je passerai la nuit au ponton G, place 69. C’est un peu plus loin dans le nouveau bassin, au milieu de voiliers. G69. Je ne sais pas pourquoi, mais, à cet instant, je pense à ces marins de la Grèce antique qui débarquaient dans le port du Pirée où les attendaient les pallaques qui leur étaient réservées. Mais non, le G69 n’est pas une place garnie…
Il est 20 heures 21 quand je pose le pied sur le catway, amarres en main. Je peux enfin couper les moteurs et prendre le temps d’ajuster l’amarrage. Je confirme, pas de pallaque. La seule rencontre est celle d’un vieux-beau debout sur le voilier d’à côté, qui me tient la jambe en m’expliquant qu’il a beaucoup fait de moteur dans sa jeunesse, notamment pour plonger en Mer Rouge, et que depuis qu’il est à la retraite, il passe son temps sur son voilier. Moi, j’ai faim. Il est déjà tard, et je n’ai qu’une envie, c’est de passer du G69 au Bara'Gwin. Alors ces histoires de vieux…
Le Bara'Gwin n’a rien à voir non plus avec les pallaques de l’île de Lesbos. C’est un établissement recommandé par le seul chef trois étoiles de la région. Le bara gwin, comme nous l’avait rappelé Jean-Luc, ce sont les mots fondamentaux de la langue bretonne, le « panem et circenses » breton en quelque sorte. On ne s’étonnera pas que le vin remplaçe le cirque, les Bretons ayant eu une fâcheuse tendance à jeter les cailloux dans l’eau plutôt que de les tailler pour construire des Colisées. Je ne serais pas tout à fait complet si je ne faisais pas le lien avec le verbe bien français ‘baragouiner’. Il signifiait à l’origine autour de Montparnasse ‘tiens, y a un Breton qui veut dîner’ et qui , de glissement sémantique en glissement sémantique, à fini par vouloir dire ce qu’il veut dire aujourd’hui. On peut raisonnablement en conclure qu’à l’époque le vin était bien meilleur marché que le pain.
Allez, donc c’est parti pour du pain et du vin : me voilà remontant le ponton de cette marina toute neuve. Le port sort en effet d’une période de travaux qui l’a doté d’un nouveau bassin, de sanitaires tout neufs, d’une capitainerie qui tient plus de l’office de tourisme et d’une zone d’activité nautique qui n’a pas encore fait le plein : elle est dotée d’un potentiel évident.
Je trouve le Bara’Gwin assez facilement, aidé en cela par un GPS qui m’indique les bâtiments là où ils sont et seulement là où ils sont. Ça change la vie ! Je m’installe en terrasse, devant le bassin d’honneur où est amarrée une vieille goélette, une voile cachoutée mal ferlée sur le beaupré.
Je commande non pas du vin mais une bière bien fraîche, et profite de l’instant pour apprécier ces 5 heures de navigation. 70 nautiques en tout, 135 litres consommés, (ce qui fait donc une quinzaine de litres pour ces deux heures passées sur l’Odet). L’Odet ! oui… l’anse de Cado (encore merci Pierre !), les demoiselles, les dauphins, ce poisson-lune, la Teignouse. Et cette mer d’huile du début jusque la fin, ce soleil et ce vent léger. Oh cette douce solitude au milieu de tout ce vert d’abord, et de tout ce bleu ensuite... Une journée magnifique, hors du temps, dont j’ai gardé chaque instant en moi. Une journée magnifique qui, pourtant, avait mal débuté, souvenez-vous, lorsque je trempais ma déception dans le noir d’un café à l’hôtel des Grands voyageurs face aux remparts de Concarneau. Alors, oui, quelle journée je viens de vivre !
Je bois donc une gorgée à la santé de Poséïdon et à ses Néréides, j’en bois une seconde à celle d’Éole, une, bien sûr, pour les dauphins et particulièrement pour Kalanguinho… qui sait ce qu’il est devenu depuis ? Une pour Pierre qui m’a offert ce Cado, une à ce poisson-lune. Ouh là ! Il me faut déjà commander un second demi… C’est que j’ai pas encore bu, moi !
Sur ma tablette, je contemple enfin cette ligne droite dessinée à main levée sur l’océan... L’œuvre est à la hauteur de la journée, parfaite dans ses imperfections. On distingue sans ambiguïté le lieu des rencontres avec les dauphins. Mais la tablette, implacable, confirme également que j’ai tourné un poil trop tôt – 0,3 nautique.
Photo 126 - Cap sur l’étrave ! Au Bara’Gwin, le service est agréable et la carte sympathique. On m’apporte les couverts, le deuxième demi. Je bois donc une gorgée de remerciement à la santé de Jean-Luc. Le tataki de thon arrive. Allez Jean-Luc, tu auras le droit à une seconde gorgée, le tataki est à tomber !
Photo 127 - Le programme de navigation de la soirée Progressivement, le ciel prend cette couleur à mi-chemin entre le bleu et l’orange. La nuit tombe doucement sur mes pensées qui vagabondent encore entre Bénodet et Quiberon… Un petit sabayon de fruits délicieux, puis un café, et le soleil est passé sous l’horizon. À l’est, il illumine encore le ciel désormais d’un bleu profond. La lune est déjà haute, toute ronde. Elle brille sur la mer qui remonte. À l’ouest, les lumières du port commencent à briller plus fort que celle du ciel qui sombre dans l’orange. Les mâts des voiliers se détachent comme autant d’ombres, paisibles barreaux d’une cage dans laquelle j’aimerais garder cette magnifique journée. Il est temps de rentrer.
Photo 128– Port Haliguen, un poisson-lune se reflète dans le ciel Douche, rideau, dodo. Je laisse le hublot de pont grand ouvert au-dessus du lit pour rêver plus grand. Allongé sur ma couchette, les souvenirs se pressent. Comme un enfant, je ne veux pas qu’aujourd’hui s’achève et pourtant je finis par m’endormir. Heureux.
Sous le pont de Cornouaille
Coule l’Odet
Et mon bonheur.
Faut-il que je m’en souvienne
Le soleil soufflait toujours après la tempête.